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jeudi 22 août 2013

Renforcement "soustractif", un incontournable parfois?

De jolies séances récemment!

Avec Xena :

Ça fait quelques semaines maintenant que je bossais le fait de s'éloigner du pré et de ses potes en 100% R+.. Cependant, la méthode montrait ses limites.. En effet, je ne pouvais pas amener à ma belle plus de confort que celui qu'elle avait à rester auprès de ses potes..
Du coup, on stagnait.. En longe et licol, elle daignait faire les 3,7m qui la séparaient de moi au bout de quelques secondes, minutes, puis s'arrêtait une fois arrivée au bout et rebelote, il fallait l'attendre pour qu'elle vienne etc.. Donc ça prenait un temps fou et l'enthousiasme n'était pas de mise..
En lib', elle venait, me suivait bien même, avec entrain, jusqu'à ce qu'elle décide que ça faisait trop loin ou trop longtemps qu'elle était loin de ses potes (et c'était variable selon les fois..), et puis c'était demi-tour toutes et on retourne près d'eux..

Du coup l'autre jour, après persévérance, j'ai finalement tenté de le faire en R-.. L'idée était de lui montrer que "là bas" c'était cool, et tant pis si pour y aller il fallait la bousculer un peu.

Donc j'ai été un plus insistante, tension sur la longe, et très très rapidement ça a porté ses fruits, elle a compris que de toute façon je voulais qu'elle me suive et elle l'a fait sans rechigner.. Juste en s'inquiétant un peu.

Comme quoi au final, depuis le temps que je panouille en R+, là en R- ça a été flagrant! Donc on a pu aller jusqu'à la carrière où je l'ai lachée. Petite séance très courte où j'ai demandé très peu, un peu de cible, et puis j'ai commencé une cible de la main sur la hanche, pour avoir une aspiration comme sur cette vidéo : http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=n3-c-b4UOno

L'idée me trottait dans la tête depuis un moment et je me suis dis que c'était un bon moyen de clic-> carotte beaucoup pour renforcer positivement la carrière..!

Aujourd'hui, rebelote, je suis allée la chercher, ait demandé de me suivre en R- (toujours léger, juste tension sur la longe) elle m'a suivi facilement et on est allées jusqu'à la carrière. Un peu de cible, mais elle était pas bien réveillée ma vieille handicapo. Donc j'ai décidé de faire un peu de lib', histoire de voir où en était réellement sa locomotion et pour suivre les conseils du véto qui sont de stimuler ses pieds sur sol dur.
Je demande très peu mais elle prend d'elle même un petit trot, j'ai eu du mal à l'avoir au pas. Ceci dis je la laisse se gérer, elle sait mieux que moi où elle en est.
Deux trois changements de mains, niquels.

Ensuite on refait un peu de cible, niquel, elle va la chercher de plus en plus loin/bas/haut, c'est agréable! On reprend le travail de la cible main/hanche et elle commence à vraiment bien piger le truc!! Elle se décale d'un bon pas pour venir au contact, c'est agréable!!

Donc en somme, que du positif!!


Avec Torcan :

Toujours le travail de la RAU en cours, ça avance vraiment de mieux en mieux!
Pour le cône on commence à avoir un "prend" plutôt pas mal! Et puis aujourd'hui j'étais partie dans l'optique de lui présenter mon nouveau promontoire. Bien retravailler le garage à côté etc.. Et au final, très rapidement et très naturellement, quand j'ai commencé à le lui faire toucher avant pour le lui présenter, il s'est mis à le pousser puis à le basculer..

Alors j'ai saisie l'occasion, et nous avons fait une chouette séance de "pousse".. ça marche niquel, il prend un plaisir fou à valdinguer le truc!! Une fois que j'ai bien le mouvement, je met le code "pousse", et ne clique que quand ça a été demandé. Puis on passe à côté, on clic le no go, et on reprends "pousse".. ça marche super bien!!

Ensuite du coup petite séance promontoire, pas de soucis particuliers de ce côté là.. On travail la RAU depuis là haut, ça marche toujours bien. Au moment de travailler de l'autre côté, on est assaillis de mouches, mon gros perd patience, se déconcentre, il fait chaud, mon clicker me lâche (après trois mois d'usage hyper intensif, je lui pardonne!) il clique très mal, plus le bon timing, je sens la moutarde qui monte et la patience qui s'en va.. Un petit "arrête !" sec à Totor me fait prendre conscience que je ne suis plus en bonnes dispositions pour travailler. Je redescend de mon tabouret, lui propose la cible "en simple" histoire de finir sur des choses agréables et on s'arrête là! Gratouilles, papouilles et on rentre.

Du coup ça sera journée de pause pour Danseur, le clicker n'étant plus là, et puis il m'a dpoonné de jolies choses récemment de toute façon. Je me contente d'aller le papouille, mettre un coup d'aloe vera sur ses sabots (chose que je fais quotidiennement en ce moment il a les pieds très secs..!) et voilà.


Avec U. :

 Chouette séance aujourd'hui aussi!! La première fois qu'il est aussi motivé et en demande! C'était très très agréable!!

On a donc commencé par la cible classique et là surprise, il va la chercher avec entrain, quitte à faire un pas ou deux même!! Comme ça nous change, lui qui d'habitude la touche avec une nonchalance légendaire!!
Puis le cône, un peu plus compliqué là, mon motivé pour ça, mais on obtient quand même quelques dents dessus..
Du coup on tente le tapis de sol, et alors là, une révélation!! Une motivation incroyable, le loulou s'applique bien à poser ses pieds c'est super agréable!! Devant son enthousiasme (si exceptionnel), mon imagination se développe et je décide de tenter le pied dans le pneu.

Je lui présente donc un pneu, clic->carotte quand il touche accidentellement avec le pied, très rapidement il comprend l'idée et lève bien son pied pour toucher le pneu. On fait ça un moment, il fini par mettre une ou deux fois son pied dedans mais emporte le pneu avec lui et donc s'inquiète un peu.. Cependant le clic conserve l'aspect agréable de la chose et il garde son entrain pour!

Au final de la séance, il ne met pas encore son pied dedans naturellement mais on est en très très bonne voie, et surtout, il y prend un tel plaisir, on a eu tellement de motivation cette fois que c'était un vrai bonheur cette séance.
Le temps a filé et on aura passé pas mal de temps au final sur cet exo, donc on arrête là pour ne pas le blaser, grosses félicitations à ce petit père!!

mercredi 21 août 2013

Vacances? Vous avez dis vacances?

Fiou, plus une seconde à moi ces derniers temps.. Et dire qu'il reste moins de deux semaines..

Heureusement que j'arrive à caser quand même des séances avec mes gros..

Avec Torcan :

On continue notre travail de la cible, on commence à bien tenir le contact pendant 3 à 4 secondes ce qui est très bien! On continue le travail de la RAU en parallèle, donc jusque là c'était juste la cible, là on a rajouté le code de la rêne + cible au bout, ça marche très bien, va falloir trouver un promontoire portatif pour bosser ça à cheval maintenant :p

Sinon on a refait un peu de longe récemment, histoire de vérifier les ordres vocaux qui sont juste géniaux!!
Un peu de travail de politesse autour de la friandise aussi, les jours où il était particulièrement impatient, il a très vite compris le principe c'est pas mal!

On continue le cône aussi, le "prends" commence à être bien acquis!

Avec Danseur :

Toujours mon travail de ré-habituation au pulvérisateur, de très beaux progrès en vue!! Il ne recule plus quand je vaporise derrière moi et revient toucher rapidement après! Bon par contre il prend la friandis avec méfiance, des fois qu'elle ait été contaminée, sait on jamais!!

Sinon un peu de cône avec lui, tapis de sol (mais lui c'est dingue comme il n'a aucun soucis à proposer des choses avec ses pieds contrairement à Totor!!).

On retravaille l'envoyé sur le cercle aussi. Je me rappelle à quel point j'avais galéré à l'époque, et je n'avais pas toutes les cartes en main, ça a avait été relativement compliqué (en bon "autiste" (sans connotation négative, aucune, juste c'est une pathologie qui lui ressemble très bien avec sa faculté à s'enfermer dans sa bulle, à ne plus échanger avec le monde extérieur etc..), il se bloquait très rapidement quand il ne comprenait pas la demande et avait des réactions désordonnées..).

Et bien au clicker ça marche très très bien!! Je suis vraiment contente des résultats! Bon il y a quand même la base du travail que nous avions déjà fait mais le refaire bien en R+ va nous apporter un travail solide et agréable!!


Avec Xena :

On joue pas mal à la cible en ce moment, elle vient bien la chercher très bas ou très loin, c'est super agréable!

Le travail de donner les pieds avance super bien aussi, je peux prendre les deux antérieurs et même les curer un coup en R+.. Elle met encore un peu de temps à donner le gauche mais je l'attends, je la laisse prendre l'initiative, et je récompense beaucoup..

Sinon l'objectif là est surtout d'élargir de plus en plus notre distance de sortie du pré. Je pense que j'ai plus intérêt à insister un peu, l'amener loin de son pré et passer de bonnes séances beaucoup récompensées et agréables, plutôt que d'attendre qu'elle en ait vraiment envie parce que ça n'arrivera "jamais" je pense..

Alors je ne la bouscule pas, j'attends toujours qu'elle prenne l'initiative de venir, quitte à rester arrêtée au bout et à récompenser à chaque longueur de longe avancée, mais pour autant je reste sur mon idée de "on y va" peu importe le temps que ça prend ou autre.

jeudi 8 août 2013

Séance pluvieuse, séance heureuse!

Chouettes séances avec mes loulous hier!
J'avais abandonné l'idée de bosser au pré d'amange, dans la forêt, bourré des bestioles en tout genre c'était vraiment juste invivable pour eux comme pour moi, je pouvais pas leur demander de se concentrer dans ces conditions.. Dès qu'on sortait du pré ils s'agitaient et s’énervaient, ça ne servait à rien..

Ils sont revenus au pré de Falletans la semaine dernière, mais vu les grosses chaleurs et l'absence d'ombre (à part dans l'abri) c'était tout autant invivable. En bref, ça faisait quelques temps qu'on avait pas travaillé de manière sérieuse, juste bidouillé par ci par là mais rien de concret..

Hier pluie, pluie et encore pluie. Moi qui me plaignait du soleil et de la chaleur, je n'allait pas me plaindre aussi de la pluie.. Donc motivée, direction le pré des gros loulous pour une petite séance sous l'eau.

Bon déjà je suis super contente parce que Danseur a bien repris dans ce pré. La vie dans les bois ne lui avait pas bien réussie, il avait pas mal maigri et ça ne me plaisait pas. Je lui laissait une semaine dans ce pré là (deux hectares pour deux avec les foins qui viennent d'être faits donc bonne herbe suffisamment haute) pour voir si ça suffisait ou si j'allais être obligée de le complémenter..

Au final il a bien repris le doudou!! Donc je suis contente!

Donc j'ai commencé avec Torcan, il était volontaire, m'a accueilli dès mon arrivée, avait la bougeotte, donc soit, on commence par lui! Avec la cible on commence à avoir vraiment de chouettes choses! Flexions poitrail et côtés, vraiment joli! Et puis on commence à tenir le contact une à deux secondes, on va vers un prolongement.. Le cône on commence à voir pour le prendre aussi.. Vu que proposer des choses avec ls pieds reste ce qu'il aime le moins (malgré la palette niquelle etc..) on continue de lui proposer des choses sur lesquelles poser ses pieds.. ça prend un peu de temps à chaque fois mais il est volontaire.

On a pas fait beaucoup plus parce que je le sentais un peu trop motivé, donc je l'ai rentré tranquillement et effectivement une fois que j'ai enlevé le copain ça a été la fête!! ça pour être réveillé il l'était!!

Avec Doudou, un peu de stick to me, ça y est ça c'est du niquel, même avec le copain qui fait l'andouille à côté! Mon objectif de travail aujourd'hui : le pulvérisateur anti-mouches. Il en a été littéralement traumatisé par le passé et je voudrait vraiment passer ce cap là avec sa participation, sans le trahir, juste en l'attendant.

J'ai préparé un pshiit d'HE récemment tellement les mouches et compagnie nous insupportent, donc j'ai embarqué mon spray et hop, séance habituation.

Pour commencer, un peu de cible avec. ça ça va très vite, il a bien pigé le principe et se prend au jeu. C'est agréable, il est mignon, et prend de plus en plus délicatement la friandise, c'est vraiment super agréable!
Donc une fois qu'on a bien joué à la cible avec l'objet, je commence à le secouer (vu qu'il est plein, ça fait du bruit) et lui demande à nouveau de venir poser son nez dessus. No soucis, il le fait tout gentiment.

On recommence l'exercice plusieurs fois en secouant plus fort, plus prêt etc.. Niquel. Je le touche au niveau de la tête, encolure, épaule etc.. ça se passe bien.

Donc on rentre dans le vif du sujet, le "pshiiit". Pour ça, j'éloigne au maximum le pulvérisateur de lui, je le mets dans la direction opposé et un coup de "pshit". Réaction immédiate de doudou qui s'agite, reprends ses tics, je sourie pour détendre les choses, ne lui demande rien en laissant la longe complètement détendue (donc il a presque 4m de distance si besoin) et je lui présente simplement le pulvérisateur en tant que cible. Et j'attends. Simplement, j'attends qu'il se détende et qu'il vienne à nouveau poser son nez dessus. Je félicite beaucoup, redemande plusieurs fois, ré-agite etc.. Et renforce au maximum!

Une fois qu'il est totalement zen et joue à la cible sans s'inquiéter ni se poser de question, on reprends, toujours en le prévenant avant, le plus loin possible (c'est vraiment juste le bruit qui m'intéresse pour l'instant) et un petit "pshit". Il réagit beaucoup moins que le premier coup déjà et revient bien plus vite à la cible.

Je fais ça pas mal de fois en renforçant vraiment beaucoup, jusqu'à ce que le "pshit" ne provoque quasiment plus de réactions. On arrête donc là, moment caresses gratouilles avec mon gros benêt!

Tout l'objectif est de dés-associer le "pshit" de "on m'attaque avec un monstre" et, encore mieux, lui montrer que "pshit" peut être agréable car égal à carottes.. Pour l'instant, je vais me concentrer sur ce "pshit" tout en renforçant au parallèle le fait de pouvoir le toucher un peu partout avec l'objet, mais ça c'est le plus simple avec lui..!!



Sinon travail avec V. hier :

On a revu un peu le "touche" et ça semble super bien acquis. Puis, on a commencé à voir pour travailler le futur travail monté.

Pour rappelle, mon plan d'action est en deux axes  pour ça :
1) décontextualiser/déritualiser au maximum tout ce qui est lié à la monte
2) rendre chaque chose liée à la monte agréable, confortable.

Donc pour ça, on va procéder ainsi :
- le travail du promontoire : apprendre à se garer à côté, à se garer avec un humain debout dessus, associer ça à clic-> carotte et surtout, surtout, apprendre que piéton sur promontoire n'est pas égal à "on me monte dessus".
- travail autour des objets de monte : dissocier tapis et selle, apprendre à aller jouer différemment avec en faisant de la cible avec, en jouant en exos spécifiques avec (apprendre à se mettre d'elle même sous la selle, apprendre à choper le tapis, jouer avec ou autre etc..)
- travail en vue de la monte en licol, travail préalable de la RAU à la cible etc..


L'idée c'est vraiment de dispatcher tous les objets/situations liés à la monte en plusieurs micro exos/jeux spécifiques qui sont chacun individuellement confortables, agréables, ludiques, pour pouvoir les assembler par la suite tout en les conservant comme des choses agréables.


Pour la rêne d'arrêt d'urgence, on avance bien, elle vient bien chercher la cible quand je suis au passage de sangle en faisant une jolie flexion, commence à tenir un peu le contact. Quand je l'aurais vraiment bien, j'ajouterais le code tactile de la rêne.

Et du coup hier on a commence le travail avec le promontoire. Sa proprio a justement acheté un trépied pour ça. Donc on commence par aller le sentir, l'observer, un peu de "touche" avec, niquel. Puis on commence à apprendre à se garer contre avec clic->carotte quand on est à la bonne place. Ça qui change un peu de d'habitude c'est le fait qu'elle soit borgne à gauche. Donc c'est une jument qu'on montera à droite. Après discussion avec sa proprio et aux vues de ses réactions, appréhensions, inquiétudes quand on est hors champs de vision, il me semble important de ne pas la trahir en la montant du côté où elle n'a pas le contrôle visuel.

Donc on travail à droite. Ça vient très vite pour le garage "à vide". Alors rapidement on rajoute le piéton sur le promontoire. Un peu inquiète donc on renforce au max et on l’incite à venir toucher, sentir, observer, se rendre compte qu'il ne se passe rien.
Rapidement, elle comprend que c'est "môman" ou moi qui sommes debout sur le promontoire et on devient un réel intérêt (mamans carottes oblige). Donc c'est super positif.
Seulement vient rapidement la difficulté à rester parallèle, elle a tendance à venir se coller contre le piéton sur promontoire et à chasser ses hanches. Donc on met une petite barre sur le côté extérieur, et rapidement on en mettra une deuxième côté promontoire. Il me semble que c'est l'astuce qu'avait aussi utilisée C. avec sa petite jument pour lui apprendre le garage? En tout cas ça facilite la vie, ça permet de cadrer et de faciliter la compréhension pour le cheval, c'est vraiment pas mal.

Donc dans un premier temps on travail comme ça, une fois qu'elle a bien compris que le piéton en hauteur était sympa, on lui demande simplement de se garer à côté, en place, le piéton lui même est immobile, ne fait rien, rien d'autre que d'être debout en hauteur, on est vraiment dans l'habituation. On renforce ++++ quand on est en place.

Une fois qu'elle anticipe et qu'elle a bien compris la place qu'on souhaite qu'elle occupe, on tente avec le piéton en hauteur qui guide.

Là pour le coup le jeu du cercle qu'elle connait très bien nous est bénéfique, ça facilite les choses. Et on y va. Rapidement je me rends compte qu'il y a besoin d'un arrêt de prévention, avant d'arriver aux côtés de l'humain pour pouvoir la re-placer après, sinon elle a tendance à poursuivre son élan un peu trop fort en passant à côté et on arrive pas à la ré-arrêter derrière.

Donc micro arrêt quand la tête arrive à notre hauteur à peu près, puis on redemande deux pas, arrêt et renforcement +++.

Elle comprends rapidement ce qu'on veut et anticipe, donc c'est super, on renforce beaucoup et on fini par s'arrêter là dessus.

De beaux progrès en vue donc!!

mercredi 7 août 2013

Je clique, tu cliques, il clique..

Petit tour de la semaine dernière!!

Avec V. :

On commence à faire de vraiment jolie choses! Au pré elle vient d'elle même maintenant, la longe passée au dessus de son épaule provoque encore un micro mouvement de recul mais à force de clic->carotte j'ai bon espoir!
Pour le licol elle met son nez dedans, parfait!
Elle était bien réveillée et joueuse mercredi dernier, en carrière elle se tapait des petits coups de trot voir galop, bien réveillée!

On a fini par aller au manège à cause des mouches intempestives.. Et le travail qu'on y a fait était vraiment chouette!

On va pouvoir avoir en capture le coucher je pense!! Le manège est à priori le lieu de prédilection pour ça..! Sinon on a le "touche" maintenant, ça marche super bien! Le "prends" ne devrait pas tarder à venir..!
La cible est de plus en plus fine, on commence à travailler les flexions de côté en vue de l'apprentissage de la rêne d'arrêt d'urgence.

Le point hyper positif c'est que ça y est, elle commence à avoir un réel attachement envers sa proprio, à la voir comme un repère, une zone de confort, c'est super agréable!! Et c'est un bon point de gagné!


Avec U. :

On a mis en application nous bonnes résolutions : du dynamisme, du rythme, et ça paye!!

La cible est très bien comprise même si encore donnée avec nonchalance de temps en temps.. Les cônes il commence à y mettre plus de volonté, le reculé par l'arrière est en bonne voie et en tout cas c'est un exo qui semble bien l'intéresser! Le tapis de sol l'intéresse plus maintenant, il s'applique bien à lever bien haut puis poser son pied dessus, il est marrant!!

Au niveau de la politesse (surtout autour de la friandise) ça s'améliore à mesure qu'on ne lui laisse pas le temps de s'ennuyer/s'agacer. On a changé le jour de travail aussi et par conséquent les horaires.. Plutôt le soir, il fera plus frais, moins de mouches, on sera mieux..!

Stick to me impec au pas et trot (un peu de mal à se motiver à nous suivre au pas).

Globalement de super progrès, on a bien su gérer son impatience en évitant au maximum qu'il n'ai le temps de s'ennuyer, en changeant d'exo dès les moindres signes, et c'était cool!!

mercredi 31 juillet 2013

La désensibilisation






Plus j'avance, et plus mon avis se profile sur pas mal de choses.

Je m'éloigne petit à petit des méthodes connues, prends du recul, analyse sous un autre angle, et souvent j'en viens à remettre en question les bons fondements de ce qu'on nous enseigne.

Plus ça va, et plus je pense que les méthodes type Parelli, la Cense and co sont essentiellement des méthodes qui sont là pour satisfaire l'humain.
L'idée est d'avoir de bons résultats, vite, de bonnes idées, de grandes théories pour séduire. Mais j'ai de plus en plus l'impression assez désagréable que le discourt ne colle pas aux faits.. et ça me chagrine un peu.

Dans ces méthodes, on prône le partenariat, le respect du cheval, la recherche de choses douces et naturelles, l'anti-résignation.
Et au final, j'ai l'impression que c'est tout l'inverse. Plus je regarde de vidéos (sans le son et les jolies paroles) des différents protagonistes, plus ça me fait tiqué et plus ça va à l'encontre de mes valeurs éthiques. On y vois de manière totalement courante et habituelle des chevaux bananes en arrière, qu'on presse, bouscule, secoue au lieu de les attendre. Et clairement, je le dis, je le pense, pour moi les méthodes Parelli et la Cense sont clairement basées sur la résignation du cheval. je dirais même que c'est le fondement des méthodes. On augmente la pression/sollicitation jusqu'à ce qu'on obtienne la réponse et quoi qu'il advienne le cheval DOIT nous donner la réponse.. Même si il faut en venir à des méthodes hors éthique..

Bon, je ne diabolise pas ces méthodes pour autant, elles fond leurs preuves quand bien utilisée, j'aime pas mal de choses dans les raisonnement de Pat, certains jeux/exos sont intéressants à explorer, et puis il y a toujours moyens d'utiliser ces méthodes avec parcimonie. Donc je ne jette pas la pierre ni ne me détourne totalement de ces méthodes, cependant, force est de constater qu'elles me conviennent de moins en moins et qu'elles ne sont pas raccord avec mes valeurs et mes envies.


Prenons la désensibilisation telle qu'elle nous est enseignée depuis toujours par la plupart des diffuseurs de méthodes dites "éthologiques".
L'idée est de présenter un objet vers le cheval plus ou moins progressivement, en prenant plus ou moins en compte le point de fuite (selon les méthodes) et en gros, de le résigner à une idée simple : "tant que tu fuis, le monstre te suivras, si tu ne réagis pas, le monstre te laissera tranquille".

Je ne sais pas trop par quel bout commencer pour exprimer mes idées et observations là dessus..

Tout d'abord, pour moi, le principale problème dans tout ça est rarement l'objet que l'on présente, mais la manière dont on le fait. On arrive face au cheval de manière inhabituelle, avec un comportement étrange, on lui présente un nouvel objet qu'on voudrait pouvoir passer sur tout son corps, secouer au dessus de lui (et bien souvent hors champs de vision), en prenant rarement le temps de lui présenter réellement bref. Pour moi c'est ce comportement totalement inhabituel et complètement pas naturel qui pose le plus gros du souci.

Je préfère de très très loin le système d'habituation dont nous parle Hélène.

Pour moi, la désensibilisation version "classique" n'est rien d'autre que l'imposition d'un objet. On force le cheval à se résigner à accepter sa présence. Il n'a aucun moyen de le fuir, et plus il fuit, plus l'étau se ressert, et l'objet ne disparait pas.

Je trouve ça violent émotionnellement parlant et totalement contre nature. Il suffit d'observer un cheval surpris par un nouvel objet dans son milieu naturel pour comprendre qu'on a tout faux.
Dans un premier temps, le cheval prends la fuite, jusqu'à se retrouver à une distance qu'il juge sécuritaire par rapport au monstre. Ensuite, quand la distance est établie, il s'arrête, se retourne vers l'objet, prends le temps de se remettre de ses émotions, de réfléchir et de s’assurer que le monstre ne surgit pas. Puis, quand il se sent suffisamment en confiance, il amorce une approche, une exploration, s'arrêtant si il a peur, reculant parfois, mais si l'objet reste inerte il finira par s'approcher suffisamment pour venir le sentir, et enfin, poser son nez dessus et découvrir l'objet de la peur.

Autant dire qu'en poursuivant nos chevaux avec nos sacs en plastique et compagnie, on a tout faux.

Moi maintenant, je procède comme ça :

La première chose à faire et qui fait la base de tout selon moi, c'est d'être naturel. De ne pas présenter un monstres à là "attention regardes le truc qui fait peur!!" mais bien de présenter sous la forme de jeu un nouvel objet et surtout, surtout, susciter l'intérêt du cheval pour l'objet. On cherche beaucoup trop à éliminer la crainte, pas assez à rendre l'objet intéressant, amusant, agréable, marrant.

Ce qui prime avant tout et le lieu de toutes mes attentions avant tout le reste c'est le nez du cheval. C'est le plus important, c'est ce que je veux obtenir à long terme, que dès qu'un objet l'inquiète il ait le réflexe d'aller poser son nez dessus pour sentir, toucher, découvrir.
Et, quand on prends le temps, c'est tellement rapide et simple d'avoir un cheval qui par curiosité va poser son nez dessus.
Et puis lui laisser le temps d'inspecter, à sa guise, autant qu'il en a besoin l'objet.

Une fois qu'il me montre qu'il est assuré que l'objet ne constitue pas un danger, je peux éventuellement m'approcher gentiment de diverses parties de son corps avec l'objet en question (par exemple dans le cadre d'un tuyau pour l'habituer à être douché plus tard).
Évidemment, je respecte ses réticences et m'arrête dès qu'il se tend ou montre des signes de craintes. Si c'est le cas, je retournes vers son nez pour le laisser inspecter à nouveau l'objet et s'assurer qu'il ne présente pas de danger.


Ensuite, pour moi, avoir des trucs et des machins qui tournicotent au dessus du cheval ne rime à rien. On est pile poil hors champ de vision du cheval et le faire sans y réfléchir d'avantage est pour moi inutile, et pourquoi pas dommageable..

Évidemment, on peut avoir des objectifs de travail tel que l'habituation à un future cavalier "là haut" ou éventuellement dans le cadre de l'habituation à diverses choses qui peuvent se tramer sur son dos (enlèvement d'un manteau, gesticulades etc..) mais dans ce cas, on est dans le cadre d'une habituation spécifique dont il faut avoir conscience et où on a des objectifs précis. Encore une fois, faire tournoyer divers objets au dessus du cheval sans autre but que de la "désensibilisation", pour moi c'est inutile voir néfaste.

Deux choses sont donc à prendre en compte si on veut travailler dans l'optique de "là haut". Premièrement, le passage d'objet du champ visuel vers le hors champ et vis versa, deuxièmement, les bruits et mouvement au dessus de lui hors champs visuel.

Pour ça, j’insiste généralement le cheval à tourner la tête, et à ne pas hésiter à venir regarder, se tordre un peu pour voir ce qu'il se passe jusqu'à être assuré que sa sécurité n'est pas mise en péril.

Et puis encore une fois, l'idée n'est pas d'attaquer le cheval avec des objets/bruits inquiétants et indélicats. un peu de douceur que diable.

Donc en douceur, je travail le passe hors champ/dans le champ de vision, gentiment, sans le surprendre (qui reviendrait à le trahir pour certains chevaux).. Une fois que je peux passer des objets de différentes tailles, formes, couleurs, je commence à émettre des mouvement, des bruits avec les objets en question. Mais toujours en douceur, c'est vraiment primordiale.

Si le cheval se tend, on arrête, on lui remontre l'objet jusqu'à ce qu'il soit rassuré, et puis on reprend gentiment.


Une chose importante à comprendre, c'est qu'on travail clairement sur LE point primordial, le tout premier tout en haut des choses importantes et vitales pour le cheval, sa sécurité.
À nous de lui montrer à chaque instant qu'on ne la remet pas en cause, à nous de faire en sorte qu'il ne se sente pas en danger.

Comment apprendre à un cheval qu'un objet ne fait pas peur si on ne respecte pas les besoins de sécurité du cheval au moment de le lui présenter??

jeudi 25 juillet 2013

On continue notre petit chemin..



Avec V. :

La semaine dernière, nouvelle pension, nouvel environnement, pour le plus grand bonheur de tout le monde. Adieu la vie en troupeau de 2, les tensions et l’herbe rase, bonjour la vie en troupeau, dans une atmosphère cool, détendue, agréable.
Le lieu est vraiment charmant, le monsieur qui tient cette pension est très agréable, c’est un papy gâteau avec ses chevaux, son passe temps favoris c’est de les lâcher dans la propriété et de s’assoir à l’ombre en sirotant un jus de fruit au milieu de ses chevaux..
L’endroit parfait pour cette jument craintive, un peu inquiète et qui a besoin de découvrir et de s’habituer au monde extérieur.

Quand je suis arrivée mercredi dernier, la miss était lâchée, elle se baladait gaiement, très agréable de la voir comme ça, elle jouait avec ce qu’elle trouvait, a même tenté un peu de touch it avec les pieds sur le tracteur.
Le « viens » est 100% acquis en lib, ça c’est cool, parce que c’était pas gagné au début.

Donc pour cette fois là, c’était travail de la mise du licol. Comme souvent, j’ai d’abord demandé à sa proprio de me montrer comment ça se passe d’habitude, sans intervenir, juste en observant attentivement. Première réaction, dès que la longe s’approche de son encolure, la jument se tend, redresse l’encolure. Elle se laisse plus ou moins mettre le licol, mais encore une fois c’est le lui prendre, elle ne donne pas.
Donc on reprend tout ça. D’abord, la longe qui passe par-dessus l’encolure. Ça ça doit être du 100% acquis, pas une jument qui se tend, râle ou s’inquiète. Donc on travail là-dessus jusqu’à avoir une jument qui ne réagit plus, zen et en accord avec le mouvement. On fait des pauses en la laissant vaquer, on la rappelle, passage de la longe, niquel. On fait ça plusieurs fois en renforçant +++.
Puis le licol, je lui propose, attend qu’elle s’y intéresse, qu’elle pose son nez dessus (renforcement +++), lui passe sur le nez, clic=>carottes, on fait ça un moment. Puis on passe la lanière, puis on attache, bref pas à pas en renforçant au max.
On la laisse à nouveau vaquer, puis rappel, remise du licol, etc.. Jusque ça soit du 100% acquis avec une jument qui vient d’elle-même, qui baisse le nez dans le licol, qui nous laisse le mettre en restant zen et totalement d’accord, c’est parfait.


Direction la carrière. Le « viens » est toujours bien acquis, sans problèmes. Là c’est un peu de « découverte » de la carrière. Sa proprio l’emmène dans tous les coins, V. est très connectée c’est super agréable ! Du coup je décide de jouer un peu à la cible, ça me semble pas mal dans le cadre de l’habituation, pour lui apprendre par la suite à poser son nez sur tout ce qui est nouveau. J’explique bien le concept, et on y va. Très rapidement elle comprend et tends même son nez pour aller au contact, c’est agréable !! Au tour de sa proprio de tenter, niquel.

Puisqu’elle avait proposé des choses avec ses pieds auparavant (avec le tracteur) on tente le tapis de sol.
Moins évident, elle comprend assez vite ce qu’on attend, mais ça semble lui coûter. On patiente, on attend qu’elle le donne d’elle-même, on ne la brusque pas, elle le contourne pas mal de fois. Puis son pied fini par le toucher accidentellement, clic--> carotte, on n’insiste pas plus.

Bilan très bon donc pour cette séance : mise au licol ok, cible ok, tapis de sol entrevu.


Hier, autre séance avec la nénette. Je voulais qu’on retravaille « l’attrapage » au pré (différent contexte puisque avec les potes etc). Première constatation, le « viens» est niquel. C’est fou quand on voit qu’il y a peu de temps encore, la jument s’enfuyait à notre arrivée.. ! Donc on renforce +++. Passage de la longe au dessus de l’encolure = ok ! Mise du licol, très bien ! Elle apprend vite cette toute belle !

On décide de travailler un peu dans le pré, pour dé-contexctualiser les choses. Donc un peu de viens, d’immobilité. La nénette commence à s’agiter, il y a des mouches qui l’ennuient, elle ne comprend pas pourquoi on ne sort pas du pré, ses potes sont à l’autre bout, bref elle s’agite. Du coup je travaille sur la décontraction, je lui demande le nez en bas avec l’indicateur visuel du doigt, ça marche bien, R+++, et très vite, je sens ses muscles se détendre, elle se calme, se pose, et on peut repartir sur notre travail. Donc immobilité, ça commence à venir. Je refais le jeu de la caresser partout en allant vers son arrière main, elle tient son immobilité (même si ses oreilles trahissent son irrésistible envie de se retourner vers moi).
Je félicite beaucoup.

Puis sa proprio me raconte qu’elle a eu quelques soucis pour prendre les pieds (surtout les postérieurs), après la venue chaotique du maréchal récemment, la jument a même tenté de shooter sa proprio qui depuis appréhende.
Alors je décide de reprendre les bases. Je demande à sa proprio de prendre un antérieur, pour voir le contexte de la chose. Elle le donne très bien mais on sent que c’est pas avec plaisir, elle se tends, pince ses lèvres, couche les oreilles.. Bon, on va reprendre.
Je repars donc sur la base de la base, en lui demandant juste de lever le pied en touchant sous le boulet. Dès qu’elle lève, clic R+.
Elle finit par anticiper alors j’ajoute une difficulté : rester immobile jusqu’à ce que je touche le point de code. Elle comprend vite.
On tente le postérieur, un peu plus dur, elle est dans la fuite. Mais on arrive quand même à quelque chose.

Après ça, on décide de travailler la douche comme on avait convenu la fois d’avant. Sa proprio m’avait expliqué que la jument avait peur de l’eau, et du tuyau, que ça se passait mal, et qu’elle voulait pouvoir la doucher un peu par cette chaleur, ça lui ferait du bien de temps en temps.

Donc c’est parti, je décortique la chose, on commence par le « tuyau jaune » gros monstre qui fait pepeur. Juste en lui présentant, en l’attendant, en n’allant pas plus loin, j’obtiens qu’elle pose son nez dessus en.. allez.. 10 secondes tout au plus !! Très fière d’elle ! Elle joue rapidement à la cible avec le tuyau, vient poser son nez dessus dès qu’elle a fini sa carotte en bouche, c’est marrant !! Je la touche gentiment sur l’encolure avec, un peu l’épaule.. Dès qu’elle s’inquiète un peu, son réflexe est de tourner la tête pour poser son nez dessus, je félicite grandement.
Je ne vais pas plus loin pour l’instant. L’avant mains c’est déjà super, on verra le reste du corps plus tard !

Deuxième phase donc : l’eau. Elle est un peu réticente au niveau de l’eau, quand il y a un peu d’eau par terre elle la regarde inquiète. Donc première chose, je pose le tuyau sur le robinet et je laisse couler un peu l’eau. Je lui demande « viens » en direction du monstre, elle s’approche gentiment.
Ensuite, je prends le tuyau qui coule (doucement) et je lui présente comme tout à l’heure. En moins d’une minute, elle pose son nez dessus ! R+++ et on répète la chose plusieurs fois. Elle fini par baisser le nez vers l’eau qui coule, à toucher l’eau avec son nez, vraiment parfait !!
On arrête donc là, c’est déjà très très bien, en moins de deux minutes elle touche le tuyau jaune, je peux lui toucher tête, encolure, épaule avec, et puis elle touche le tuyau qui coule, passe son nez sous l’eau, c’est déjà vraiment super.. Pour une jument paniquée de l’eau !!!

Bilan super positif donc pour le travail avec elle. 

Par contre, un truc qui me plait moins bien, son ancienne proprio avait selon ses dires « travaillé en éthologie » avec elle avant. Je n’en tenais pas cas au départ parce que ça veut tout dire et rien dire. Seulement ça se précise, je pense très franchement qu’elle a fait du parellooth ou des méthodes en découlant. Et notamment le jeu du cercle dont elle a du user et abuser.. Au moindre code corporel inconscient, la jument se met à jouer les tourniquets, et le seul moyen de la reconnecter à nous c’est de désengager les postérieurs (heureusement juste au regard) et de l’aspirer à nouveau.. C’est super pénible parce qu’en plus on voit bien que le conditionnement est très fort, elle se met en mode mono-neurone et tourne, tourne, tourne sans réfléchir, quoi qu’on fasse, tant qu’on a pas codé le désengagement..

Quand je vois ça, ça me peine un peu.. Ce qui est dommage, c’est que toutes ces méthodes là (Parelli, la Cense et compagnie) peuvent être de bonnes méthodes, adaptées à certains chevaux/contextes/personnes etc.. Quand bien utilisés.. Mais j’ai l’impression que beaucoup beaucoup de monde qui se lance dans ces méthodes, ont tendance à mal saisir les choses et font au final peut être plus de mal que de bien.
C’est du conditionnement pur, à méthodologie renforcement soustractif (je préfère ce terme plutôt que « négatif », je me suis rendue compte que ça connotait forcément négativement la chose dans la tête des gens, négatif=mauvais dans nos tête, et on a vraiment du mal à se défaire de cette impression.. !). Le souci c’est que conditionner, c’est bien, savoir ce qu’on conditionne comme comportement, et pourquoi, c’est autre chose..
Ainsi, j’ai l’impression que trop de personnes se lancent sans saisir tous les concepts, toutes les idées de ces méthodes, sans comprendre exactement les comportements qu’ils conditionnent ni pourquoi. Le jeu du cercle, j’ai l’impression que c’est très très courant les chevaux qui semblent « lobotomisés » avec ça et qui se mettent en mode tourniquets pour un rien..

Et ça, clairement, je pense que c’est lié soit au fait que les gens le commencent trop tôt, ils n’ont pas encore une communication claire avec leur cheval, ne maitrisent pas forcément bien les chosent et du coup ça prends du temps, ça chasse beaucoup, et les chevaux en bouffent et en bouffent du cercle, soit les personnes ne comprennent pas le but de ce jeu (obtenir un cheval autonome) et conditionnent vraiment le « tu avances tant que je ne t’ai pas donné la permission d’arrêter ».. du coup ça fait des chevaux qui en ont mangé du cercle, du cercle, et encore du cercle et qui sont très fortement conditionnées dessus.
Pour peu qu’il s’agisse d’un cheval sensible, comme V. avec des codes très subtils mis en place et c’est fini, on se retrouve avec un tourniquet.



Avec U. :

Gros travail sur la politesse (et notamment autour de la friandise)..  Très impatient, grognon, il s’ennuie très vite, s’agace d’un rien et est très impoli (coups de têtes si on est sur son chemin etc..).

Donc gros travail à faire de ce côté-là. Déjà important à garder en ligne de mire : du rythme ! Il faut que ça bouge, que ça change, ne pas rester sur un même exo, ne pas rester immobile trop longtemps au risque qu’il s’ennuie.

Ensuite le travail de politesse autour de la friandise encore et toujours.
Donc on a encore pas mal travaillé la statue (bien acquis), la main dans le sac, la main papillon, la main de la tentation (très frustré le loulou là ! Il était relativement agacé de ne pas avoir sa friandise quand il le voulait, mais je pense que c’est un bon exercice pour lui, pour lui apprendre à être poli)..

C’est là qu’on voit au final que tout n’est pas noir ou blanc.. Parce qu’au final, nous qui recherchons la motivation et non la résignation en renforcement positif, ici, avec cet exo, on est clairement dans la résignation et le concept de la « punition négative » prend tout son sens. Il est clairement « puni » de son impolitesse par la soustraction de quelque chose (la friandise) « tu es impoli, tu ne te calmes pas donc tu n’as pas ta friandise ».. et je me demande si derrière ça le renforcement positif ne serait pas plus puissant ? « voilà, tu as repris ton calme tu as le droit à ta friandise », lui qui a tant voulu sa friandise est-ce qu’elle n’en est pas d’autant plus savoureuse et renforce plus ?
À creuser, je pense que je vais pas mal refaire cet exo avec lui pour qu’il se calme.

Je comprends maintenant toutes les explications et les recommandations d’Hélène avec comment donner la friandise de manière à ce que le cheval puisse pas nous chopper la main au passage etc.. Sur le coup, ça m’avait paru un peu « trop », parce que je n’avais pas encore été confrontée à un cheval vraiment impoli et impatient.. Du coup je trouvais que c’était quand même beaucoup de précautions et de réflexions là où je n’en ressentait pas le besoin.. Au final, tout prend son sens avec le travail de ce cheval là, et ses conseils me sont précieux et instructifs.. !!


Sinon, une petite réflexion sur le clicker de manière générale :

Maintenant que j’ai un peu plus d’heures de vol dans les pattes, à force de pratiquer, je commence à me poser réellement la question : est-ce que le clic joue vraiment un rôle de marqueur ?
Je n’en suis plus si sûre. En fait, dans le travail au clicker (le vrai objet ou tout autre code) on conditionne l’animal à clic=bonbon. Une fois que ce conditionnement est suffisamment renforcé, pour le cheval, le bruit « clic » est synonyme d’une friandise. Ça c’est un fait, j’en suis totalement convaincue à force de l’observer. D’ailleurs la jument V. parfois quand on clic, on a presque l’impression qu’elle a déjà eu sa récompense, le clic lui-même est récompense, et la met dans un sentiment très confortable semble-t-il.

Cependant, nous utilisons le clicker en se disant, quand je clic, je pointe le comportement désiré en lui disant « c’est ce comportement qui t’amène une friandise ».. Seulement je n’en suis pas si sûre, du moins j’ai l’impression que c’est beaucoup plus subtil que ça, beaucoup moins simpliste.

En fait, je crois que le « clic » met le cheval dans un sentiment de confort, il se sent bien, c’est agréable, et vu que les chevaux retiennent et apprenne beaucoup (si ce n’est presque exclusivement) par les émotions (et non par les contextes) effectivement ils associent à priori ce qu’ils étaient entrain de faire avec quelque chose de très agréable et donc on est dans le renforcement positif pur et dur. Rendre des comportements/situation agréables. Et je pense que c’est ça qui agit dans leur mémoire et ça qu’ils retiennent : « quand j’ai fait ça, c’était agréable ».

Mais par contre, le point qui me semble moins évident c’est le « j’ai fais ça, donc c’est devenu agréable, donc je vais tenter de le reproduire ».. Ce raisonnement là, je n’en suis pas sûre du tout.. J’ai plutôt l’impression qu’ils associent une situation à quelque chose de confortable ou quelque chose à fuir dans un premier temps, et que grâce à ça on pourra leur demander de nous le redonner ou non, et que plus on demande, plus ils comprennent ce qu’on veut, plus il nous le donnent, et plus on renforce derrière, plus ils voient que c’est cool de faire ça, et plus ils sont heureux de le donner..

Je ne sais pas si je suis claire, mais je trouve qu’il y a une subtilité intéressante dans le contexte de l’apprentissage.. Et je ne suis pas sûre que notre « marqueur » en soit un réellement, mais plutôt un « distributeur de confort » dans des situations données ?? Plus je travail avec, plus j’observe les chevaux, et plus cette impression se renforce..

J’en parlerais avec HR quand je la reverrais et que j’aurais plus d’heures de vol dans les pattes,  mais cette question m’intéresse beaucoup..

mardi 16 juillet 2013

La politesse.



Le mot "respect" étant vulgarisé et utilisé, selon moi, à très mauvais escient, je me plait à parler plutôt de politesse.
Parce qu'au final, ce pour quoi on milite auprès de nos chevaux sous le drapeau du respect ne va pas plus loin qu'une demande de politesse.. Et une tendance à l'intolérance à l'impolitesse.

Personnellement, je vois le respect avec un sens beaucoup plus profond que ça. Je donne mon respect à peu de gens, peu en sont dignes, le respect pour moi c'est bien sur la politesse envers autrui, mais aussi et surtout une marque de distinction. J'éprouve du respect pour une personne quand elle me donne matière à une petite forme d'admiration. Le respect c'est pour moi quelque chose qui dépasse les attitudes habituelles de politesse que nous mettons en œuvre avec tout un chacun. Une petite pointe en plus, c'est à dire qu'en plus d'être poli et de ne pas abimer tes droits, je te voue un respect, quelque chose de plus qu'aux autres.
Voilà comment je l'entend.

De notre côté, ce que nous avons tendance à demander/exiger de nos chevaux, c'est de faire preuve de politesse (incluant la sécurité) envers nous.

J'ai eu récemment le loisir de réfléchir sur ce grand point, qui revient, encore et toujours, dans les questionnements et remises en question.

J. a des notions du "respects" dans les sens "etho pratique classique" du terme. C'est à dire : "je ne suis pas un arbre", "le cheval doit rester derrière moi, ne pas dépasser mon épaule" etc..
Et puis, de mon côté, quand je travaille avec son petit bourricot, j'ai entre les mains un cheval plutôt impoli qui ne va pas hésiter à donner un coup de tête parce qu'on est sur se chemin à bousculer un peu etc..
Il est beau le respect!! On est super stricte et on demande à un cheval de marcher derrière nous, à une place bien définie, interdiction de se frotter à nous pour se gratter sous peine de sanctions, mais no problemo pour des coups de tête et bousculades une fois qu'on a "cassé" cette barrière de la bulle par faire du travail de proximité.

C'est malheureusement un non sens qu'on voit très très fréquemment avec toutes ces idéologies "éthomagiques", parce que sous tous ces beaux discours du "respect" de l'espace vital, on en oubli l'essentiel et les fondements. Sous le nom de la "sécurité", on demande à nos chevaux des choses non-naturelles (marcher derrière nous) et au final non sécuritaires, et on en oublie l'essentiel.

On va essayer de remettre un peu en ordre toutes les idées que j'ai dans la tête après réflexions, recherches, lectures :

- Non, le "respect" dans le sens où l'entendent les piétons n'est pas inné chez le cheval. Que de conneries que d'entendre "dans la nature, un dominé ne va jamais aller bousculer un dominant, sous peine de réprimandes, ils connaissent les règles"..

Plusieurs aberrations là dedans.
Soit, ça veut dire que nous nous plaçons au titre de dominant face au cheval? Dominant par rapport à quoi? Ça serait donc nous les privilégiés pour l'accès aux ressources et aux confort, lesquels?
Et dans ce cas, inutile de prôner la recherche de partenariat avec nos chevaux puisqu'on se place en tant que "dictateur", ce que sont un peu les chevaux dominants du troupeau. Ils ne sont au final pas grand chose d'autre que ceux qui ont le caractère le plus fort et qui sauront le faire entendre le jour où les ressources sont limitées.. Complètement absurde dans le cadre de notre travail.

Ensuite, personnellement j'ai très rarement vu un dominé se faire agresser par un dominant de la manière dont nous décrivent ces personnes "ils ne sont pas tendres entre eux".. Il me semble que le dominant fait toujours preuve de politesse en couchant les oreilles, en râlant et en mordant l'air, il ne se rue pas sauvagement sur quiconque aura osé le bousculer.
D'autre part, ils n'ont pas du tout le même rapport de "bousculade" que le notre, preuve en est quand un dominé vient se frotter à un dominant pour échapper aux mouches, ou quand un troupeau qui se serait trop resserré (arrivée d'un humain dans le pré etc..) se bousculent tous les uns les autres (y compris les dominés qui bousculent les dominants) pour repartir..

Dans notre condition d'humain, nous ne pourrions pas vivre sereins dans ces conditions là. Un cheval qui se frotte à nous pour se débarrasser des mouches aurait facile de nous mettre à terre sans le vouloir, un autre qui nous bousculerait pour s'en aller idem (si ce n'est pire) alors comparer les rapports "dominant/dominé" entre chevaux ça serait prendre le risque de se mettre dans ce genre de situations périlleuses?

Bref, toute cette notion de dominance "propagandé" par les diffuseurs de bonnes paroles est complètement out pour moi.


- La meilleure place du cheval pour être en sécurité?

Pour moi, c'est certainement pas derrière nous.. Que de prétention que de se dire "si il me respecte correctement, en cas de problèmes, il préfèrera m'éviter et me contourner plutôt que de me foncer dedans, bah oui, je lui laisses suffisamment de longe".. Pour moi, c'est prendre plusieurs risques inutiles. Si une explosion survient derrière le cheval, je ne parierais pas sur le fait qu'il va réfléchir à nous contourner avant de bondir.. Nous, ou qui que ce soit d'autre d'ailleurs (humain, cheval, autre animal, tronc d'arbre). Là on joue clairement notre vie avec les réflexes qui sont des choses beaucoup trop incontrôlés et incontrôlables pour se permettre de jouer, selon moi.
Ça reviendrait à vouloir contrôler un sursaut?! Impensable.. Le cheval a beau avoir toute la concidération du monde pour nous, si quelque chose provoque un réflexe vers l'avant, lui comme nous ne pouvons le contrôler.. et c'est le drame.

De plus, avoir le cheval derrière soit, c'est avoir le cheval hors de vue. Alors bien sur, ça fait classe de dire qu'on a tellement confiance en lui qu'on ne se sent pas le besoin de le "surveiller", mais en attendant c'est aussi prendre le risque que les émotions de notre loulou nous échappent.
Prenons un cheval flippé de base, qui explose facilement. L'avoir à porté de vue est quand même sacrément productif pour pouvoir décrypter le moindre stress, la moindre inquiétude, et réagir en conséquence avant que l'explosion ne se produise..

Et puis marcher ensemble dans la même direction, c'est quand même vachement plus chouette que de vouloir imposer au cheval de nous suivre en se persuadant fièrement qu'on agis en leader..


- Le leadership, parlons en!

Si il est si compliqué et dérangeant, c'est parce que le leadership ne se prend pas, ne se vol pas.
Le cheval est seul juge et seul acteur là dedans, il nous estime digne d'être suivi ou non. Bien sur, on a tout un tas de moyen de favoriser cette finalité, notamment dans nos attitudes, mais, à la fin, c'est bien le cheval qui a les cartes en mains, et ça, qu'est ce que c'est pénible pour notre petit égo!

La confiance en nous est une des rares choses qu'on ne peut pas imposer aux chevaux et c'est ce qui rend la chose compliquée voir agaçante. Jusque là, nous avons toujours trouvé des parades de contrainte, même en éthomagie, pour obtenir ce qu'on voulait. Et puis là, on cherche à obtenir quelque chose pour lequel il n'existe aucune forme d'imposition..

Quand je pense à ça, je sourie souvent en me disant "pense à une orque, pense à une orque!", c'est une des plus belles choses que m'a apporté Hélène Roche.. Cette philosophie de "imaginez que vous vous trouviez en face d'une orque de quelques tonnes au moment où vous allez demander quelque chose à vos chevaux".. ça change tout hein?!! Et bien moi je trouve ça merveilleux!! Ça a fondamentalement changé ma façon de voir les choses, de travailler, et le regard que je porte sur les chevaux avec qui je travail..


- Qu'est ce qu'il en ressort concrètement?

Pour moi je vais donc parler maintenant de politesse. Et toujours expliquer et considérer que rien est inné, tout s’acquiert.. Ainsi, quand je rencontre un nouveau cheval, je me dis qu'il n'a aucune idée de ce que j'estime être impoli, de ce qui j'estime me porte atteinte.. Tout comme moi je n'ai aucune idée de ce qu'il trouve impoli chez moi ni de ce qui l'agace, lui coûte.

Donc, on commence par expliquer gentiment et simplement "les règles" en exposant ce qui pour moi est la base de la politesse, ce que je n'aime pas, ce qui je trouve me porte atteinte, et à lui de m'expliquer aussi au fur et à mesure ce qu'il en est de son côté.

Je ne m'indigne pas d'une impolitesse qui pourtant me porte atteinte (coup de tête, bousculade) tant que je n'ai pas pris la peine de lui expliquer que cela me déplaisait. Par vigilance, je prend aussi toujours en compte qu'il s'agit d'un cheval, qu'il connait les règles générale entre chevaux, et qu'il n'a pas conscience que moi, humaine, je suis différente, physiquement, psychologiquement..
Donc si je lui demande de ne pas me bousculer, je dois aussi lui expliquer que se frotter pour se débarrasser des mouches, ou me mordiller pour jouer sont des choses que nous ne pouvons pas concevoir ensemble, parce que je suis physiquement incapable de supporter ça.

À nous de trouver des compromis pour pallier à ça, et à être toujours polie et claire pour exprimer les impolitesses ressenties.


Tout ça, c'est sur le papier, et ça sont de bien jolis mots.. À voir à la mise en œuvre sur le long terme maintenant ;)